Je vois quelqu'un. 

" Ah t'es en couple, super ! " 

Je vois quelqu'un, j'ai dit. Pourquoi tu me parles de couple là ? 

" Et vous faites quoi, quand vous vous voyez ? " 

Bah... on se voit. On discute. On se fait des câlins, des bisous, des papouilles. On fait l'amour aussi. Ah ça, on fait l'amour... 

" Vous êtes exclusifs ? " 

Hm. On a abordé le sujet... Je lui ai dit que je ne voulais pas qu'il aille voir ailleurs. Il m'a dit qu'il ne voulait pas que j'aille voir ailleurs. Parfois on se taquine, alors j'essaye de le prendre au sérieux, de me dire qu'on n'est pas exclusifs. Mais je n'entends pas aller voir ailleurs. La vérité, c'est que je n'en ai pas envie. Pas envie du tout. Mais ça reste entre nous, ne lui dites rien ! 

" Vous vous aimez ? " 

On s'aime bien. On rigole, on aime passer du temps ensemble. 

" ... Vous êtes en couple, quoi. " 

Bon, là ça m'agace ! Pourquoi faut-il toujours tout mettre dans des cases ? Je n'ai pas besoin du couple pour être amoureuse, pour prendre soin de quelqu'un, pour lui être fidèle. 

Et puis, de toute façon, le couple ça m'angoisse. Ce qui est chez moi naturel devient tout à coup une contrainte. il faut être fidèle parce que c'est comme ça que ça doit être, il faut le voir souvent, il faut lui dire des mots doux... rololo !

En plus, je vous rappelle que dès que je me mets en couple, non seulement je mets à tout faire capoter parce que JE NE SAIS PAS, mais en plus PA a cette foutue habitude de redébarquer dans ma vie, alors je prends plus le risque hein. 

Et puis merde. Ce que l'on vit en ce moment, c'est très bien. Notre relation, aussi inqualifiable soit-elle, nous convient et... elle me rend heureuse. Voilà, la vérité, je me sens super bien. 

Alors les blablas sur le couple, je les garde dans ma tête. Je veux pas qu'on en parle. Oui, ça me bloque. Je me doute bien qu'il va falloir que je passe au-dessus un jour, que je règle ce problème. Mais ce sera notre affaire. 

Cela étant... mettre le doigt sur ce blocage m'a fait penser à ce préjugé qui veut que ce soit les hommes qui en soient atteints. C'est vrai, on y a toutes été confrontées. " Je suis pas prêt. ", " j'ai peur de l'engagement " et puis ça s'arrête là. Bah voilà, ce n'est pas le propre de nos amis les hommes. Les femmes ne sont pas toutes des princesses en demande d'un prince charmant, d'amour en pétales de roses, de mots doux au coin des lèvres, d'une vie longue et heureuse dans les liens étroooooooits du mariage, et bla-bla-bla. Non. Quand on aspire à plus que ça, c'est différent... ou même juste, sans le vouloir, quand on ne vibre pas pour autre chose. C'est complètement indépendant de notre volonté, c'est juste comme cela que l'on fonctionne. On a besoin de vibrer, de douter, de vivre risqué. Ce n'est peut-être que du cinéma... et quand bien même...

Alors voilà, je m'excuse d'en avoir voulu à tous ces hommes pas prêts, de les avoir traités de gros cons qui ne pensaient qu'avec leur zizi. Parce qu'en fait, je crois que je ne leur apportais seulement pas ce dont ils avaient besoin,peut-être pas au bon moment. Et ce n'est pas grave. 

Allez, paix sur vous et aimez-vous les uns les autres, dans vos coeurs ou dans vos lits. 

PS : tout de même, les GROS CONNARDS, ça existent, ne soyez pas si naïves ! 

Qui s'en fout? Levez la main.
Toutes ces choses que je n'ai pas dites.
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